Sipan, l’or… Focus sur la civilisation Lambayeque du Pérou
Du Pérou, on connaît surtout la civilisation inca, un peu moins la Lambayeque. Une conférence était organisée ce mardi 30 mai, pour faire le point sur ce que l’on sait de cette culture.
De l’or. La première chose à laquelle on pense quand on aborde la culture Lambayeque, c’est le métal précieux. Cette civilisation pré-Incaïque a en effet produit de nombreux objets en or, au même titre que les Chimu. D’ailleurs, y avait-il un lien entre les deux civilisations ? C’est une piste qui reste à explorer, explique Carlos Osores Mendives, directeur adjoint du Patrimoine culturel au Département décentralisé de la culture de Lambayeque.
Durant près d’une heure, lors d’une conférence en ligne le mardi 30 mai, l’archéologue est revenu sur ce que l’on connaît de la civilisation Lambayeque, mais aussi sur les pistes de recherches qui pourraient être développées dans le futur.
D’où vient la civilisation Lambayeque ?
Elle a pris racine sur la côte nord du Pérou. Mais les habitants se sont dispersés. Certains sont restés proche de l’océan Pacifique, tandis que d’autres sont partis s’installer en montagne, parfois à plus de 3 000 mètres d’altitude.
Pourquoi associe-t-on Lambayeque et or ?
L’or était très important pour eux. Une des pièces les plus célèbres est le couteau cérémoniel Lambayeque/Sican en or incrusté de turquoise.
En 1930, Julio C Tello est le premier archéologue à avoir mené des fouilles. Il est connu comme étant le père de l’archéologie Lambayeque. Après lui, c’est Izumi Shimada et Carlos Elera qui se sont penchés sur la civilisation. Leur mission a débuté longtemps après celle de Julio C Tello, en 1978. Ils ont réussi à démontrer l’importance de l’or pour les Lambayeque mais aussi à dater (environ 700 à 1200 ap. JC.) l’époque de cette civilisation. Les investigations menées par les deux archéologues ont permis de connaître la chaîne opérative de production de l’or. De l’extraction à la création de pièces.
Où voir des pièces Lambayeque ?
En tout, six musées au Pérou présentent des collections de pièces Lambayeque (Museo Tumbas Reales de Sipán, Museo de sitio Huaca Rajada – Sipan, Museo Arqueológico Nacional Brüning, Museo Nacional Sicán, Museo de Sitio de Tucume, Museo de Sitio Huaca Chotuna).
Chaque premier dimanche du mois, les musées proposent des activités gratuites telles que des concerts, des démonstrations de cuisine, art, etc. Ils sont ouverts aux populations locales et se veulent des lieux de vie, précise Carlos Osores Mendives.
Quelles traces a laissé cette civilisation ?
Outre les pièces en or, les archéologues ont retrouvé des glyphes monumentaux à flanc de montagne à Oyotun. Deux glyphes, l’un représentant un oiseau, peut-être un condor, l’autre un homme, sont visibles. Ce sont des pierres blanches qui contrastent avec le sol qui tracent les dessins. Ils sont plus vieux que ceux de Nazca et dateraient de l’Époque formative, c’est-à-dire du XIe ou XIIe siècle av. J.C.
Quelle est la différence entre Sipan et Sican ?
On confond souvent les deux. Sipan est un site archéologique. Il s’agit de la tombe d’un seigneur local qui a été découverte en 1987. Il a été surnommé «le Toutânkhamon des Andes». Sican est l’autre nom de la culture Lambayeque.
Quelles pistes restent à explorer ?
Dans une vidéo, on peut voir des locaux chanter un chant traditionnel dans lequel il est question du peuple Chimu. Le lien entre Chimu et Lambayeque n’a pas encore été exploré mais pourrait faire l’objet de recherches. L’autre piste a étudier est tout ce qui concerne l’aspect immatériel. Outre les pièces physiques, les archéologues pourraient à l’avenir étudier aussi les chants, les danses et en apprendre plus sur les civilisations par ce biais là.
Une prochaine conférence se déroulera en ligne le 1er juin à 15h. Toutes les informations en cliquant ici