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Dans les civilisations précolombiennes, on entend souvent parler de prêtre, mais aussi parfois de chamane. Ont-ils le même rôle ? Pas exactement…

Le Codex Xolotl © BNF
Le Codex Xolotl © BNF

Le prêtre est un individu exécutant des rites. Une définition qui pourrait aussi convenir au chamane. D’ailleurs en Mésomarique, les deux se confondent souvent car on leur attribue les mêms fonctions. À tort nous dit Sylvie Peperstraete dans son dernier livre «Les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques».

Ainsi le prêtre «officie dans un lieu de culte, sur une base régulière guidée par le calendrier qui coïncide souvent avec les moments clés du cycle agricole» (p.27). Le chamane lui, «résout les problèmes des personnes qui le consultent au moment où ils arrivent».

Prêtre et chamane servaient d’intermédiaire

Les deux ont aussi un rôle d’intermédiaire entre les Dieux et les hommes, mais chacun à leur manière. Les prêtres pouvaient communiquer avec les Dieux alors que ces derniers apparaissaient sous la forme d’animaux (p.93). Ils vont vont privilégier les rituels (autosacrifice, encensement), l’interprétation des rêves et les prières pour leur rendre hommage. Ils étaient aussi en charge des offrandes.

Bien souvent tout cela se faisait la nuit précise Nathalie Ragot, ethno-historienne chargée de Cours à l’Université de Paris VII-Diderot : «Après l’autosacrifice nocturne, on sait que des prêtres partaient porter dans la nuit les papiers tachés de sang dans des oratoires situés loin dans la montagne. (…). Les prêtres de Tenochtitlan se baignaient la nuit dans la lagune ou dans l’eau froide d’une piscine. On peut imaginer la pénitence que devait représenter un tel bain, à deux heures du matin, à 2 300 m d’altitude

Les chamanes de leur côté, pour entrer en contact avec «l’univers invisible», utilisent des psychotropes tels que l’ayahuasca, la danse ou des privations pour atteindre un état de transe (p.27).

Un statut social à part

Enfin, le prêtre a un certain statut social. Il se distingue par ses vêtements et aussi sa culture. Il est souvent à la tête des écoles appelées calmecac chez les Aztèques. Dans ces lieux réservés à l’élite, les garçons y apprenaient les bonnes manières, à jouer de la musique et aussi à observer différents rites (automutilation, jeûnes…).

EN RESUME :
Tableau résumé de l'article

À l’ombre de Quetzalcoatl. Les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques Sylvie Peperstraete À l’ombre de Quetzalcoatl. Les prêtres et l’organisation sacerdotale aztèques, Sylvie Peperstraete, paru aux Editions Brepols