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Que ce soit dans les tenues, la poterie… les Aztèques, comme les Mayas, utilisaient beaucoup de couleurs. Parmi elles, le rouge et le noir. Mais quelle était leur signification ?

Extrait du codex Tovar attribué à Jean de Tovar, jésuite mexicain du XVIe siècle, contient des informations détaillées sur les rites et les cérémonies des Aztèques © Public Domain
Extrait du Codex Tovar attribué à Jean de Tovar, jésuite mexicain du XVIe siècle, contient des informations détaillées sur les rites et les cérémonies des Aztèques © Public Domain

Je vous dis Le Rouge et le Noir, vous me répondez ? Stendhal ! Mais encore ? Jeanne Mas ! Vous n’y êtes pas du tout. Ces deux couleurs avaient des significations bien particulières du temps des Aztèques.

Le noir des dieux

Le noir pour commencer. Il était associée à certaines divinités comme Quetazlcoatl, Tlaloc mais aussi Tezcatlipoca. Ce dernier était souvent représenté avec des éléments noirs, notamment des miroirs noirs en obsidienne, utilisés lors des rituels sacrés.

Cette couleur est aussi associée au nord, une direction symbolisant la mort, le destin et l’obscurité.

Le noir pour les occasions spéciales

Globalement, la couleur noire était portée par de nombreux individus dans des circonstances variées. Elle était utilisée par les Aztèques dans des cas précis, notamment lors jeûnes. Certains sacrifiés arboraient aussi cette couleur, tout comme les candidats à l’accession à certains titres de noblesse, précise Sylvie Peperstraete dans son dernier livre «À l’ombre de Quetzacoatl» (p.165). Elle servait probablement à se rapprocher, tout du moins dans l’apparence, des dieux. Élodie Dupey García, chercheuse à l’UNAM, indique que le noir était aussi porté par les élèves lorsqu’ils rentraient au calmecac.

La particularité des prêtres

«Souvent dans les manuscrits pictographiques, les prêtres autochtones peuvent être identifiés comme tels grâce à leur couleur noire, même s’ils sont vêtus d’un simple pagne», écrit Sylvie Peperstraete (p.163).

La couleur noire, tout comme la rouge, faisait en effet partie des attributs des prêtres. Ainsi, ils se recouvraient le corps de suie, de manière à apparaître totalement noir. Cette couleur était de fait associée aux tlamacazque, ces exécutants d’une série de rites accomplis pour la plupart hors de la vue du public.

Cependant, la peinture corporelle noire n’était pas utilisée par tous les prêtres. Elle marquait plus particulièrement une activité rituelle.

Et le rouge dans tout ça ?

Quant à la couleur rouge, les prêtres l’arborait surtout sous la forme «d’une tache rouge à l’arrière du visage, peut-être pour figurer le sang de l’autosacrifice», estime Sylvie Peperstraete (p.163).

Cette couleur était associée au sang, au soleil levant, et à l’est, représentant le renouveau et la création. Les Aztèques utilisaient des pigments rouges, tels que l’ocre rouge, dans les rituels sacrés pour symboliser le pouvoir vital et la force destructrice du soleil. Le rouge était également une couleur de sacrifice et de vie

Noir, rouge… Ces couleurs étaient souvent combinées pour exprimer la sagesse et la dualité de la vie et de la mort, la création et la destruction, des thèmes centraux dans la cosmologie aztèque.