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La cité maya de Calakmul, située dans le sud-est du Mexique actuel, fut l’une des plus grandes rivales de Tikal, notamment durant la période classique.

Une pyramide de Calakmul © Wikimedia
Une pyramide de Calakmul © Wikimedia

De Calakmul, on connaît surtout cette image vue du ciel. Une pyramide dont le sommet se hisse péniblement au-dessus de la canopée. Autour, des arbres à perte de vue. Le site archéologique de Calakmul se trouve en plein coeur de la jungle. Il est assez éloigné des grands centres. La cité fut longtemps gouvernée par la dysnastie Kaan surnomée dynastie des «rois serpent». Voici son histoire.

Des peintures de la vie quotidienne exceptionnelles

Découvert en 1931, le site n’a pas cessé depuis d’étonner la communauté scientifique par la qualité de son aménagement urbain. Dans l’une de ses acropoles, les archéologues ont découvert une structure entièrement recouverte de peintures murales. Elle mesure 12 mètres de large et 5 mètres de haut et a été construite entre 650 et 700 avant J.C.. Les peintures décrivent des des scènes de la vie quotidienne. Une rareté dans l’aire maya.

À son apogée, Calakmul contrôlait une vaste région grâce à une élite guerrière et à une série d’alliances stratégiques avec d’autres cités-États. Vingt centres secondaires, parmi lesquels se trouvaient de grandes villes comme Caracol, Holmul, Naachtun, Sasilha… lui étaient affiliés. Son influence sur la période classique comprenait le fleuve Usumacinta et le fleuve La Pasión. Il s’agit d’une des plus grandes villes de la civilisation maya connues à ce jour, fondée entre 500 et 800 avant J.C.

Une rivalité sans précédent avec Tikal

La rivalité entre Calakmul et Tikal, deux des plus puissantes cités mayas, a marqué l’histoire de la civilisation maya. Pendant des siècles, ces deux superpuissances ont lutté pour le contrôle des ressources, des routes commerciales et de l’influence politique dans la région.

Les vestiges archéologiques témoignent de batailles importantes où Calakmul a réussi à infliger des défaites significatives à Tikal, renforçant ainsi son hégémonie temporaire. Selon les inscriptions sur un autel situé à Caracol, la date du 29 avril 562  marque la fin de Tikal. Ce jour-là, le fils du roi serpent attaque la ville après avoir noué des alliances avec d’autres cités alentours. Tikal tombe, son roi est tué. C’est le début du règne des rois serpent sur les basses terres maya. Le 5 août 695 cependant, le nouveau roi de Tikal s’empare de Calakmul et défait le descendant des rois serpent. S’en suit une longue déchéance pour la ville.

Abandonnée, comme tant d’autres villes mayas

Les fouilles archéologiques montrent que la cité a progressivement été abandonnée au IXe siècle. Les raisons ? Probablement des facteurs environnementaux tels que la déforestation intensive, qui aurait conduit à une dégradation de l’écosystème local. Cette dégradation aurait rendu la région de plus en plus inhabitable, entraînant un déclin démographique et économique irréversible.

Les inscriptions découvertes révèlent une histoire de dynasties successives qui ont tenté de maintenir leur autorité malgré les difficultés croissantes. Cependant, les rivalités internes et la perte de contrôle sur les routes commerciales majeures ont accéléré la chute de la cité, la rendant vulnérable aux attaques extérieures et aux catastrophes naturelles.

Sources : «Les nouveaux sites qui bouleversent l’histoire maya», article d’Éric Taladoire paru dans la revue Historia, site de l’UNESCO, Les Mayas et les Aztèques d’Antonio Aimi, L’empire caché des Mayas, National Geographic