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La Fête des Morts est-elle la même partout, que l’on habite Mexico, le Chiapas ou les États-Unis ? C’est une des questions à laquelle ont répondu les participants de la conférence qui s’est déroulée mercredi 19 octobre à Paris. Nous y étions.

La conférence s'est déroulée dans les locaux parisiens de l'UNAM © M.C.
La conférence s’est déroulée dans les locaux parisiens de l’UNAM © M.C.

Il fait noir et nous voilà en train de marcher le long d’un bâtiment de la faculté. Tout au fond du corridor, des escaliers. Nous montons jusqu’au 3e étage. C’est là que se trouvent les bureaux français de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM). Nous sommes le mercredi 19 octobre et devant une assistance fournie (la conférence affichait complet), des personnalités de divers horizons sont venues nous parler de la Fête des Morts alias El Dia de Muertos.

Au fond, à droite de la pièce, un autel des morts a été créé pour l’occasion par l’artiste américaine Ofelia Esparza. C’est sa mère qui l’a initiée à la Fête des Morts. Originaire d’un petit village du Michoacan, cette dernière est partie s’installer aux États-Unis. Ofelia depuis, perpétue la tradition. Ce soir, elle a choisi de dédier son autel à Homero Gómez González. «C’est un héros pour moi», lance-t-elle. Militant écologiste, il était dédié à la protection des papillons monarques, en danger d’extinction. «Il habitait le Michoacan et a été assassiné», continue Ofelia d’une voix triste.

Un lien spécial

Fêter les Morts comme s’ils étaient vivant, tel est le point commun entre les différents intervenants ce soir. Tous parlent du lien qui se créé au moment de ce jour spécial. «On fête comme un anniversaire, ceux qui sont déjà partis, mais qui sont là grâce à l’autel», déclare Juan Chawuk, artiste originaire du Chiapas.

Puis il raconte sa soirée du Dia de Muertos, d’un phrasé lent et sourd. C’est beau et poétique. «C’est 1h du matin et la famille commence à sortir pour aller au cimetière retrouver ceux qui sont déjà partis. Nous sommes là bas pour toucher la terre. La terre est la connexion. Mon oncle amène un tambour, mon cousin une flûte et ensemble nous prions, nous chantons. C’est une nuit incroyable. Tout est mélangé. Nous sommes mélanges, nous sommes la terre. Ce n’est pas un souvenir. Nous sommes là. Ma grand-mère parlait à mon grand-père que je n’ai pas connu, et il est là. C’est plus que le corps. Nous sommes plus qu’un corps

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Une tradition ou une mode ?

«Maintenant la fête des morts est partout, elle a même été reprise par Disney, est-ce que toujours une tradition ou une mode ?», demande Miguel Vaylon, organisateur de la Fête des Morts à Paris.

«C’est un thème qui parle à tout le monde», estime Rosana Esparza, la fille d’Ofelia. «Quand je parle avec des jeunes, je leur dit que ce n’est pas un Halloween version mexicaine. C’es quelque chose de tellement différent. Ma mère disait que tous nous souffrons trois morts : la première quand on est arrête de respirer, le dernier soupir, la deuxième quand on nous enterre et la troisième c’est quand on nous oublie. Donc l’essence de cette fête est ce concept», ajoute Ofelia. «La mort nous rend humble parce que l’on est tous égaux face à elle», conclut Juan.