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Au Guatemala, six centres universitaires multiethniques s’efforcent de transmettre les savoirs ancestraux mayas et d’obtenir une homologation de leurs diplômes.

Jeunes femmes mayas en vêtement traditionnel Ericwaltr, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons
Jeunes femmes mayas en vêtement traditionnel Ericwaltr, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons

3 points clés à retenir :

  1. Six universités mayas en Guatemala travaillent à transmettre et valoriser les savoirs ancestraux tout en cherchant à homologuer leurs diplômes.
  2. Ces institutions visent à sortir les connaissances autochtones de l’oralité, une démarche freinée par le racisme structurel.
  3. L’éducation proposée inclut des approches holistiques, notamment en médecine, et valorise la cosmovision autochtone.

Formaliser et préserver les connaissances indigènes au-delà de la tradition orale. Tel est le but que se sont fixées six centres universitaires du Guatemala. Les universités maya, dont Ixil, Kaqchikel, Chorti, Poqomchi, Qeqchi et l’Initiative Mam, ont pour objectif principal de « sortir les connaissances de l’oralité ». Elles proposent ainsi des programmes en pédagogie, médecine intégrale, sociologie rurale, sciences agricoles, administration des entreprises et philosophie maya indique le quotidien El Pais.

Gabino Baltazar, enseignant rural à Huehuetenango, a étudié la médecine naturelle après avoir découvert que, selon le calendrier maya, son destin était lié à l’enseignement et à la guérison. Aujourd’hui, il enseigne aux enfants de sa communauté et soigne des patients chez lui. Cependant, il regrette de ne pas pouvoir pratiquer en ville, car son diplôme, obtenu après sept années d’études, n’est pas reconnu dans les hôpitaux guatémaltèques.

Obtenir une reconnaissance officielle, un réél défi

Les universités mayas proposent des alternatives à l’éducation traditionnelle. Les cours de médecine, par exemple, incluent une approche holistique du corps et de l’énergie, dépassant souvent les paradigmes scientifiques occidentaux. « 75 % de notre contenu est d’origine autochtone », explique Gabino Baltazar.

À terme, le but de ces centres universitaires est d’obtenir la reconnaissance officielle de leurs diplômes. Malgré la légitimation internationale des droits et de la cosmovision autochtones, ces facultés peinent en effet à faire homologuer leurs diplômes, un défi lié, selon Vitalino Similox, recteur de l’Université Maya Kaqchikel, au racisme historique persistant.